IA & Hermann Rorschach
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Almost half of young people would prefer a world without internet, UK study finds
Half of 16- to 21-year-olds support ‘digital curfew’ and nearly 70% feel worse after using social media
the Guardian (www.theguardian.com)
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« Les géants de l'IA masquent les coûts et les dommages de leur développement technologique »
Dans son livre Empire of AI : Dreams and Nightmares in Sam Altman’s Open AI, la journaliste Karen Hao, qui enquête sur OpenAI depuis 2019, lève le voile sur le face cachée d’une industrie qui reproduit des mécanismes impérialistes pour imposer une vision de l’intelligence artificielle néocoloniale. Entretien.
(usbeketrica.com)
D’après vous, l’entreprise OpenAI est représentative d’un nouvel « ordre mondial colonial », celui du « colonialisme des données ». Qu’entendez-vous par là ?
KAREN HAO
L’histoire du colonialisme européen nous apprend que les empires d’autrefois avaient plusieurs caractéristiques. D’abord, ils s’appropriaient beaucoup de ressources qui ne leur appartenaient pas, mais ils créaient des règles pour faire comme si elles leur appartenaient. Ils exploitaient beaucoup de main-d’œuvre à travers le monde, soit sans la payer, soit en la payant très peu. Ils étaient aussi en concurrence les uns avec les autres, et ils se disputaient sur des critères moraux pour savoir qui avait la version la plus bénéfique pour le futur de l’humanité.Enfin, tous ces empires avaient aussi une mission civilisatrice. Ils justifiaient cette extraction de ressources et cette exploitation de la main-d’œuvre au nom de l’idée que cela profiterait à tout le monde, ferait avancer l’humanité vers la modernité et apporterait le progrès à tous. Mais au final, cet ordre mondial était surtout conçu pour accumuler toujours plus de richesse, de pouvoir et de ressources au sommet, en laissant les autres pays appauvris, avec une main-d’œuvre incapable de contribuer à leur propre économie.
Aujourd’hui, on voit les « empires de l’IA » reproduire des logiques similaires. Ils s’approprient des ressources qui ne leur appartiennent pas. Cela inclut les données des personnes qui publient chaque jour en ligne, sans jamais avoir eu l’intention que leurs publications servent à entraîner des modèles d’IA. Cela inclut le travail des artistes qui croyaient que leurs droits de propriété intellectuelle les protégeraient contre cet usage. Et ces grands acteurs de l’IA, dont OpenAI est la tête de proue, essaient aussi de redéfinir les règles pour faire croire que ces ressources leur ont toujours appartenu.
KAREN HAO
J’espère que lorsque les usagers prendrons conscience que la voie prise par la Silicon Valley est vraiment moralement préjudiciable, nous développerons des outils alternatifs qui n’engendrent pas autant de dommages sur le plan du travail, social et économique.Ces entreprises sont très persuasives pour convaincre les gens d’entrer dans ce marché de dupes où ils abandonnent tout dans l’espoir d’obtenir quelque chose en retour dans le futur, comme par exemple guérir le cancer, ce à quoi tout le monde a envie de croire. Elles vont continuer à utiliser ces récits pour contrôler et masquer les coûts et les dommages continus de leur développement technologique
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L'impact sur l'emploi c'est un gros sujet
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@funge Oui l'emploi c'est un vrai sujet et en effet je crains que le débat soit occulté tant il demande un changement de paradigme (pour préserver les actuels salariés j'entends, parce que pour les "élites" qui détiennent le capital, une population de chômeurs c'est de la main d’œuvre encore moins exigeante...).
Bernard Friot a bien bossé sur le sujet du salaire à vie à la personne. -
Ouai. Ça prend plutôt le chemin du crédit social, des crypto euros et du zéro liquide
Dernier bond dans les modèles vidéo, le son est désormais complètement intégré et le réalisme toujours plus poussé. Des exemples à la fin. Titre putaclic
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modules:composer.user-said-in, @funge, IA & Hermann Rorschach
Ça prend plutôt le chemin du crédit social, des crypto euros et du zéro liquide
Briseur de rêves...
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En gros : comment une IA s'est mise à faire du chantage pour continuer à exister.
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« Les géants de l'IA masquent les coûts et les dommages de leur développement technologique »
Dans son livre Empire of AI : Dreams and Nightmares in Sam Altman’s Open AI, la journaliste Karen Hao, qui enquête sur OpenAI depuis 2019, lève le voile sur le face cachée d’une industrie qui reproduit des mécanismes impérialistes pour imposer une vision de l’intelligence artificielle néocoloniale. Entretien.
(usbeketrica.com)
Pensez-vous, à l’image du philosophe Luciano Floridi, que l’IA est une bulle prête à éclater ?
KAREN HAO
Il s’agit évidemment d’une bulle. Difficile de dire si elle va éclater immédiatement ou plus tard, car ces entreprises et leurs dirigeants sont tellement doués pour la perpétuer qu’ils pourraient la maintenir un peu plus longtemps. Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est extrêmement fragile. Tout comme les empires coloniaux, les fondations des empires de l’IA donnent l’impression que leurs activités sont inévitables et qu’il faut renoncer complètement à son pouvoir face à eux. Mais si les gens cessaient de leur fournir leurs données, si on arrêtait d’autoriser la construction de centres de données dans leur communauté, si les investisseurs cessaient tout simplement de financer ces entreprises, tout cet empire s’éroderait très rapidement.