@Dave2000 et oui contrôle
https://www.centroditerapiastrategica.com/fr/la-dimensione-del-controllo-nei-disturbi-psicologici-dallipercontrollo-alla-perdita-di-controllo/
Depuis l'Antiquité et plus encore avec le siècle des Lumières, la raison est devenue notre ressource pour exercer un contrôle sur le monde et sur nous. Cela a entraîné et implique encore une sorte de hiérarchie entre émotion et raison, où la rationalité est communément considérée comme supérieure aux émotions, comme manière d'aborder le monde. La phrase de Léonard citée au début souligne cette distinction. En revanche, il est courant d'entendre « Essayez de ne pas perdre le contrôle », « Vous devez apprendre à vous contrôler », « Analysez les choses rationnellement », « Réfléchissez !
La croyance culturelle que ces phrases impliquent est que la raison, la logique rationnelle, peut aussi gouverner l'élan émotionnel, le domaine de l'expérience émotionnelle. Cela se traduit par la façon dont nous gérons et apprenons à gérer nos émotions. Cela est vrai dans le domaine de l'éducation, mais aussi dans le domaine de la thérapie des problèmes psychologiques. La thérapie cognitivo-comportementale, par exemple, met fortement l'accent sur l'importance du contrôle rationnel des pensées dysfonctionnelles, pour réguler les expressions émotionnelles. La pharmacologie, quant à elle, à travers des molécules spécifiques, tente de réguler les réponses émotionnelles. Ici aussi, l'idée implicite est de contrôler les émotions afin de retrouver une orientation rationnelle.
En réalité, si une hiérarchie est à trouver, phylogénétiquement, elle apparaît exactement à l'opposé. D'un point de vue évolutif, les structures cérébrales qui médiatisent l'expérience émotionnelle sont les plus anciennes, tandis que celles qui sous-tendent la domination de la rationalité sont les plus récentes. De plus, en termes d'activation de l'organisme dans les réponses d'adaptation, ce sont les émotions qui sont activées en un temps très court, pour permettre à l'individu la meilleure adaptation à la situation contingente à laquelle il doit faire face. Lorsque, au volant de la voiture, nous voyons un chien traverser la route d'un coup, c'est la peur qui nous alerte immédiatement et nous permet de freiner promptement.
Le raisonnement ne vient qu'après : d'abord on entend, puis on pense. Par conséquent, le contrôle rationnel ne peut venir qu'après que l'expérience émotionnelle ait déployé son effet et, précisément pour cette raison, il est souvent inefficace pour la réguler.
La dimension de contrôle est centrale dans la formation et le maintien de nombreux troubles psychologiques.
Trouble panique
La recherche-intervention menée ces trente-cinq dernières années par Giorgio Nardone et ses collaborateurs sur la trouble panique a mis en évidence comment c'est la tentative de contrôler volontairement ses réactions physiologiques pour conduire à la perte de contrôle qui provoque la panique. Dans ce trouble, le simple fait d'essayer de se calmer volontairement sans succès alimente l'explosion émotionnelle qui mène à la panique. Comme le note Cioran, "les subterfuges de l'espoir sont tout aussi inefficaces que les arguments de la raison" dans cette situation.